mercredi, février 14, 2001

Jackson garde ses stabils

Le capitaine de l'équipe de France, Jackson Richardson, double champion du monde, a annoncé, lundi 12 février, au cours d'une session de conversations sur le site internet sporever.fr, qu'il poursuivait sa carrière internationale.

« Je n'ai plus envie de dire jusqu'à quand je veux jouer », a précisé Richardson qui, après le titre de champion du monde 2001, ne savait pas s'il allait continuer ou non avec l'équipe de France.

dimanche, février 11, 2001

Honte à France 2

Le handball a permis à France 2 d'enregistrer des audiences record, les 3 et 4 février. Dimanche 4 à 17 heures, lors de la finale du championnat du monde de handball, plus de 8 millions de téléspectateurs en moyenne ont assisté à la victoire de la France (avec un pic à 12,2 millions les cinq dernières minutes du match). La veille, la demi-finale opposant la France à l'Egypte a été suivie par plus de 5 millions de téléspectateurs (37,8 % de part d'audience), selon les chiffres de Médiamétrie.

Que de mépris pour les handballeurs français, champions du monde et pour tous vos spectateurs sportifs !

Pour ce mondial 2001, la France, après moult péripéties, redevient championne du monde face aux Suédois. Nous, téléspectateurs et toujours passionnés faisons sauter les bouchons de champagne. Et paf ! Quelle déception, quel goût amer ! Pas de podium ni de remise des médailles sur France 2 qui interrompt le direct pour passer la pub et la bande-annonce de Drucker ! Quel mépris de la part d'un service qui se dit public ! Honte à vous, messieurs les soi-disant journalistes sportifs aux commentaires d'une platitude à couper le son.

J'apprends que des pétitions circulent sur Internet à propos de cet « incident ». Tant mieux !

jeudi, février 08, 2001

Costantini à plus d'un titre

Sous son commandement, la France a volé de succès en triomphe. Retour sur une méthode dépourvue de sentiments... apparents

Nul ne peut se vanter d'un échec si parfait, d'un fiasco aussi joyeux. Daniel Costantini, dit « Aldo » par ses joueurs, va remâcher longtemps les conditions de son naufrage personnel. Car le Marseillais s'était intimement fixé une mission : abandonner aux joueurs ce qui leur revient de droit totalement, les lauriers de la victoire, la joie du couronnement sous les vivats de la foule. Il y a bien longtemps en effet que cet ancien joueur fidèle à sa Phocée avait dans sa tête tout retourné et fini par distiller sa pensée. Selon sa doctrine, le rôle de l'entraîneur est celui d'un éducateur, d'un simple accoucheur. A l'écouter, le nom de l'entraîneur n'a même pas à figurer sur la feuille de match et lui s'interdisait de pénétrer sur les parquets lustrés pour crier, hurler et faire la chenille avec les joueurs pour fêter les victoires. Or, si l'on pourra s'interroger sur la part d'Aimé Jacquet dans le triomphe des footballeurs tricolores en 1998 contre le Brésil, celle de Daniel Costantini est essentielle dans la victoire de ses handballeurs. Personne ne peut nier que ce type pas toujours facile à vivre a hissé son équipe du 19e rang mondial, son classement en 1985, à deux titres de champion du monde et une série d'accessits. « Je ne donne jamais rien de moi, jamais », et pour le prouver ne s'est jamais privé de pourrir l'un ou l'autre dans le vestiaire, de le briser en deux à la mi-temps pour voir si la bête respire. « Il n'a pas besoin d'être aimé pour exister dans sa vie professionnelle », confie un ami. Mais la ficelle est trop grosse. « Il veut bien nous laisser croire qu'on est libres », avoue l'un des vainqueurs de 1995, les fameux Barjots, dont Daniel Costantini conserve un souvenir mitigé. Sa compagne, Joëlle Marteau, souscrit volontiers à ce détachement de façade : « Oh là oui ! Sans s'imposer de manière cinglante, il donne les moyens d'évoluer, sans rien obliger, tout en sachant la direction dans laquelle il veut nous mener. C'est un vrai stratège. » Costantini, l'athée, confesse à demi-mot ce machiavélisme. Certes les jours de match il laisse parler les joueurs entre eux, mais pas n'importe lesquels, et connaît le contenu de leurs conversations : « J'entends d'ici le discours mobilisateur de Martini, je sais que Richardson parvient à toucher ses partenaires, que Golic et Puiségur insistent sur la technique et la stratégie. » Voilà pourquoi ce père de deux enfants est un maître tacticien dans l'art de former un commando, sachant depuis belle lurette que les meilleures individualités ne composent pas nécessairement la meilleure équipe. Et pourtant lui-même s'y est fait piéger par deux fois, lors des deux derniers tournois olympiques, à Atlanta et à Sydney. « J'ai trop tenu compte du savoir-faire individuel, accordé trop d'importance aux images d'Epinal et trop négligé un aspect fondamental : la manière dont ils allaient vivre ensemble. » A Sydney, il a assumé toutes les erreurs, seul, ayant trop revendiqué les pleins pouvoirs pour pleurnicher. « Sa principale qualité est de reconnaître ses erreurs, d'y penser sans cesse et d'être réactif », confirme sa compagne. Il devra donc encore corriger cette dernière bourde qu'il a laissée filer dans l'euphorie du titre, lorsque les joueurs ont revêtu un tee-shirt où était imprimé d'un côté « Tu sais ce qu'on dit dans ton dos » et de l'autre « On t'aime Aldo » : un sentiment ! Diable, il était vraiment temps de partir.

Christophe Bouchet. - Le Nouvel Observateur, n° 1892, 8 février 2001

mardi, février 06, 2001

Bercy... beaucoup !

Une sensation fugace peut-elle être prophétique ? Pourquoi le souvenir de 1986 me revient-il en mémoire ? La Fédération française de handball et Christian Picard organisaient le deuxième Tournoi des capitales. A cette occasion, l'équipe de France avait pris les couleurs de Paris. Le Marseillais que j'étais encore, fraîchement appelé à entraîner le sept tricolore, ressentit une intense émotion en pénétrant, pour la première fois, dans cette enceinte, à présent mythique. L'idée folle (à l'époque) que, peut-être, un jour nous pourrions y revenir pour disputer une vraie compétition me traversa l'esprit.

Déjà, lors du Mondial B de 1989, nous étions venus y mettre la dernière touche à notre initiation pour entrer dans la cour des grands. Plus tard, quand Jackson Richardson nous eut rejoints, nous y sommes venus régulièrement pour vous montrer nos progrès étayés par de bons résultats aux quatre coins du monde. Quand naquit l'intention d'organiser, dans un premier temps, le Mondial 1999, nous savions pouvoir compter sur un écrin digne d'abriter les finalités.

Plus besoin, comme en 1970, de transformer un hall sommaire de la porte d'Ivry (Paris, 13e) en théâtre sportif adapté à un événement planétaire. Restait à en obtenir la charge, ce qui fut fait pour l'édition 2001. Huit sites de province auront la responsabilité des deux premiers actes, rivalisant de ferveur populaire, de sens de l'hospitalité et d'amour pour ce sport. L'espoir de voir la France atteindre le dernier carré était, bien sûr, entretenu.

Par la grâce d'un but miraculeux de l'inimitable Jackson Richardson, la prophétie de 1986 s'est donc réalisée. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, le handball français aura réussi son rendez-vous avec l'histoire. Sans se travestir, en assumant ses paradoxes, il aura tenu toutes les promesses exprimées çà et là, et parfois au détriment de la prudence la plus élémentaire. Il reste, à présent, à ne pas avoir la mémoire courte. Souvenons-nous et sachons dire : Bercy beaucoup !

Daniel Costantini. - Le monde, édition du 6 février 2001

lundi, février 05, 2001

Maîtres du monde

Pour le retour du championnat du monde sur nos terres, nos handballeurs ont récidivés, après le titre de 1995, la nouvelle génération du hand français se met en place (avec le soutien non négligeable de quelques illustres anciens). Les frenchies avaient déjà mis la couronne de travers aux suédois lors du dernier euro mais là chapeau nous sommes à nouveau champions du monde 6 ans après notre premier et unique titre.

dimanche, février 04, 2001

Tu sais ce qu'on dit dans ton dos ?

Merci Aldo

Après un deuxième titre de champion du monde et plus de 500 matchs passés à la tête de l'équipe de France de hand-ball, Daniel Costantini tire sa révérence. Mais, à 57 ans, il ne souhaite pas abandonner la planète hand-ball qu'il a crée.

Ce marseillais pure souche a construit son palmarès avec 3 titres de champion de France (1965, 1967, 1969) avec le Club phocéen et dix sélections en équipe nationale.

Il est ensuite devenu entraîneur 1973 à 1985, toujours à Marseille et tout en assurant des cours en sport-études. Là encore, il a étoffé son palmarès avec deux titres de champion de France.

En 1985, il a repris les rênes de l'équipe de France en panne de succès internationaux.

C'est alors le début d'une grande passion qui va durer 16 ans. Et, en 1992, la récompense ! Les "barjots" repartent avec la médaille de bronze des J.O. de Barcelone.

Mais c'est en 1995 que notre homme reçoit le sacre suprême avec le titre de Champion du monde.

Largement critiqué après une sixième place aux Jeux Olympiques de Sydney l'année dernière, il annonce sa retraite pour la fin des Championnats du monde programmés en en France.

Et là, apothéose, il emmène son équipe à la première place.

Un joli pied de nez pour ceux qui le disaient plus capable de résultats !

Bonne retraite monsieur Costantini.

samedi, février 03, 2001

Y a-t-il du Dionysos en eux ?

En 1996, au retour des Jeux olympiques d'Atlanta, je me souviens avoir qualifié notre équipe, battue en demi-finales (piteusement), de « bande de sybarites ». Le comportement du groupe, la veille encore champion du monde, avait inexorablement dégénéré. Les « Barjots » préféraient les « délices de Capoue » à la rigueur indispensable à la performance, étaient devenus des victimes consentantes promises à des Croates affamés de revanche. Qu'en est-il d'eux quelque cinq années plus tard ? Y a-t-il dans l'équipe une once de barbarie, une pincée d'anticonformisme, un brin d'ascétisme qui font les grands conquérants ? Notre école est anti-conventionnelle, hors de la cité. Est-elle capable de nous fournir les arguments pour renverser l'ordre établi aux accents, toujours, gutturaux ?

Le handball français est franchement métèque... Il ne maîtrise pas toujours les canons ancestraux, il ignore le nombre d'or de la spécialité. Ses adeptes ne sont pas, totalement et systématiquement, guerriers. Leurs chants ne sont jamais les mêmes et leurs coutumes changent. Ils excellent dans l'art de surprendre. D'ailleurs, il leur arrive de s'étonner d'eux-mêmes. Ils se voudraient séduisants mais se complaisent parfois à plaire pour le plaisir.

Ils n'ont ni la froide suffisance des Suédois, ni la rigueur des Germains, ni la mâle assurance des Ibères, ni la créative sensibilité des Slaves. Ils sont souvent inconvenants, ne comprenant pas toujours le langage en vigueur. On les imagine parfois irréguliers, mais connaissent-ils la « Loi » ? Au bout du compte, il me plairait de les savoir quelque peu dionysiaques : nomades invétérés, iconoclastes à l'odeur parfois forte, susceptibles, en permanence, de mettre en émotion, d'attirer sans vergogne.

S'ils sont tels que cela, ils peuvent investir des territoires qui nous furent longtemps interdits. Ils peuvent envisager de se faire accepter par d'autres cultures dans les yeux desquelles ils auront pu lire, successivement, de l'incrédulité, de la crainte et, enfin, du respect.

Daniel Costantini. - Le Monde, édition du 3 février 2001

jeudi, février 01, 2001

Hand Action n° 2