mercredi, août 24, 2005

Le bras


A I'époque, il habitait Bourgoin-Jallieu. Nous sommes au milieu des années 80 et déjà le gamin a fière allure, la démarche souple d'un tueur à gages, sourire en coin, la décontraction typique du gaucher. Le bras pend déjà comme un serpent pour les copains du collège de Champfleuri et du CS Bourgoin-Jallieu. Ce Bras, membre béni dont la nature lui avait fait cadeau, vrai trésor accroché à sa clavicule. Oui, mais I'homme n’est pas le fils d'un lanceur de briques. Avec lui, il marquera pros de 900 buts en équipe de France et Daniel Costantini dira de son propriétaire qu'il était plus doué que Jackson. Jamais, il ne lui fera d'infidélité. Car, le 14 juin 1999, à trente ans et deux jours, c'est la tête qui dira stop aux Bleus, en Egypte alors que se jouait encore une qualification olympique. De retour en France, après un exil de cinq ans au Japon - il fallait bien mettre de I'argent de côté après des études sacrifiées pour le Bras - c'est son genou qui Iâchera prise alors que Chambéry I'avait accueilli à... bras ouverts. Mais à quoi donc va servir son Bras, désormais ?

A poser des briques sur le toit de sa maison à Koh Samui, une île paradisiaque de Thaïlande, à grimper sur les cimes des cocotiers, à nager clans les eaux scandaleusement belles de la baie ? Après avoir fait son oeuvre, le bras gauche de Stéphane Stoecklin peut se reposer en paix...