mercredi, mars 24, 1999

Stoecklin passe la main

Dernier des Barjots avec Richardson, le champion du monde 1995 a annoncé hier au Caire qu’il mettait un terme à sa carrière en équipe de France.

" Nous aurions été champions du monde au Caire, cela n’aurait rien changé. " Assis à l’envers sur sa chaise, c’est avec beaucoup de décontraction et un brun d’émotion que Stéphane Stoecklin a annoncé hier sa décision d’arrêter sa carrière en équipe de France. L’homme au " bras gauche magique ", qui compte à son actif 238 sélections pour 897 buts, avait revêtu pour la première fois le maillot bleu en janvier 1990 pour ne plus le quitter. Il n’aura connu qu’un seul entraîneur, Daniel Costantini. Au courant depuis le revers face à l’Epagne en quart de final, ce dernier analyse la situation avec beaucoup de sang-froid. " Il faut respecter sa décision. Il nous a beaucoup apporté. Avec son accord, je ne lui fais pas jouer le dernier match (hier soir contre l’Allemagne, NDLR), je ne veux pas que ce soit le jubilé Stoecklin. "


De la même génération de Jackson Richardson, avec qui il est arrivé à peu près à la même époque en équipe de France, c’est, ironie du sort, le jour de l’anniversaire du Réunionnais qu’il a donc décidé de mettre un terme à cette aventure. " Ce n’est pas une lubie, mais un choix réfléchi avec ma femme. Les joueurs ont essayé de me faire revenir en arrière, mais j’éprouve une trop grande lassitude. " Si une page se tourne, le livre n’est pas pour l’instant refermé. À défaut de voir l’avenir en bleu, il voit la vie en rose avec Isabelle. " Maintenant que je ne vais plus partir pour des stages de préparation et voyager aux quatre coins du monde, je vais pouvoir enfin avoir des enfants. "

Reste que ce natif de Bourgoin-Jallieu a annoncé récemment qu’il signait pour deux ans supplémentaires dans son club japonais de Suzuka (1,5 million de francs par an). Et après ? " Je n’ai pas envie de continuer dans le milieu du handball. Entraîner, ce n’est pas mon truc. Je n’ai pas un caractère d’entraîneur. Je continuerai à suivre le hand mais de loin. " Indépendant, imprévisible, et toujours souriant, Stéphane Stoecklin entend gérer sa retraite comme il a dirigé sa carrière : avec calme et décontraction. " Une fois que j’aurai tout arrêté, je prendrai six mois avec ma femme pour faire le tour du monde et repartir à zéro. "

D’ailleurs, depuis qu’il a goûté à la clémence du climat méditerranéen, avec Montpellier et Nîmes (son unique titre de champion de France en 1994), " Stock " veut couler des jours paisibles dans le Sud pour retrouver " le soleil ". " J’ai envie de m’acheter un petit morceau de plage, d’être tranquille. " Au risque de décevoir les fans du dernier des Barjots, avec Jackson Richardson, l’ex-buteur de l’équipe de France n’est pas sûr de vouloir revenir du côté du golfe du Lion. " Je ne m’installerai peut-être pas en France. On verra. " En attendant, il a une idée précise de sa possible reconversion. " Je me vois bien ouvrir un restaurant... pour les amis. "